Hippolyte MADELAINE
(1877 – 1966)
Les roses
Hippolyte Madelaine, Les roses, pastel sbg, coll. part.
Cette œuvre est un condensé du talent et de la maitrise aboutie
de l’artiste vis-à-vis du pastel.
Dans son appartement rouennais, Hippolyte Madelaine a disposé un
bouquet de roses dans un pot en porcelaine aux filets dorés, pharmaceutique soit
dit en passant, sur un entablement recouvert d’une nappe ou d’une toile cirée à
motif floral. Le bouquet trône entouré d’une faïence, commune à celles de
Forges-les-Eaux, dont l’embase est ébréchée et d’une timbale en argent.
L’organisation de la composition se réfère aux masses de chaque
élément, tant la masse physique que la masse chromatique de chacun des objets,
afin d’aboutir à un équilibre, autant de position et d’importance dans
l’espace, que de présence chromatique. Pour exemple, la taille physique moindre
de la timbale en argent est largement compensée par la puissance du métal et sa
brillance, créées par le pastel et toutes les nuances des reflets intenses.
Bien évidemment, ce sont les roses en bouquet qui sont, a
priori, le sujet du tableau. Elles permettent à l’artiste une débauche de
couleurs selon les espèces de rosacées : du rose délicat au rouge
flamboyant ou cramoisi, en passant par les nuances subtiles de jaunes safran,
citron ou orangé. Le tout sur un fond domestique neutre. … A priori… car
la qualité du tableau réside bien évidemment dans le travail rigoureux et sans
faille, de représentation de la matière des objets dessinés.
Quoi de plus délicat et sensuel que le pastel pour figurer
le cœur des roses, la finesse translucide de la porcelaine, le grain
particulier de la faïence ou l’éclat de l’argenterie.
Brice
Aurpeuthy