Hippolyte MADELAINE (1877 – 1966)

Hippolyte MADELAINE 

(1877 – 1966)

Hippolyte MADELAINE - La Place Eau de Robec Aquarelle 55x45 datée 1911
Hippolyte Madelaine : Rouen, Place Eau de Robec, aquarelle 55x45 sbd datée 1911

      En relation avec la remarquable rétrospective Hippolyte Madelaine au sein de l’Hôtel de Ville de Saint-Aubin-lès-Elbeuf, nous avons le plaisir de nous pencher sur une œuvre caractéristique de notre Peintre : une place du centre de Rouen.


    Hippolyte Madelaine a planté son chevalet Place du Pont de Robec ou Place de l’Eau de Robec (actuelle Place du Lieutenant Aubert) et regarde la tour-clocher de l’Abbatiale Saint-Ouen avec son Portail des Marmousets, dans le prolongement de la Rue des Boucheries Saint-Ouen.


      La construction est monocentrique en un point de fuite unique au niveau du Portail des Marmousets. La perspective se base sur les lignes architecturales. C’est une construction relativement simple, mais redoutable d’efficacité.


   Le premier plan, vide, vise à aérer, alléger la composition et permet à l’œil du spectateur de baguenauder parmi les bâtiments et les rues qui débouchent, dont la fameuse Rue de l’Eau de Robec. Ce premier plan nu, rejette la masse des bâtiments plus loin dans la composition et leur procure ainsi une certaine majesté. En ôtant ce premier plan, le spectateur aurait pu se sentir comme oppressé par la frontalité des masses architecturales.


     De même, les quelques personnages peu nombreux qui déambulent, invitent le spectateur à en faire de même. Une foule de personnages placée par le peintre aurait empêché à l’œil du spectateur de vagabonder.


   Puis la perspective devient atmosphérique, en appliquant le bleu vaporeux au plus loin de la composition.


    La palette de couleurs est restreinte, avec des tonalités sourdes sur un fond bleu léger. Le peintre profite de la lumière douce du soleil levant, comme le montrent l’éclairage des façades tournées vers l’est et les ombres portées. Palette restreinte comme à l’habituée chez notre artiste.


   Hippolyte Madelaine fait preuve d’un grand talent de manipulation de l’aquarelle, qui ne permet quasiment aucun repentir.

 

Brice Aurpeuthy

 


Sources :

-Ouvrages de François Lespinasse

-Inventaire des Rues et Places de Rouen

-Archives personnelles

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