De l'étude de la cote de Marcel Delaunay
chemin de campagne, hst de Marcel Delaunay - coll.part.
En
complément de l’article de ce 5 mars, paru sur notre site, de l’excellent
François Lespinasse, dont nous regrettons la galerie rue Martainville,
penchons-nous sur la cote actuelle de ce peintre attachant qu’est Marcel
Delaunay.
Elève
de Charles Frechon, Marcel Delaunay (1876-1959) s’est vite libéré de
l’influence de son Maître : que ce soit dans la touche (Marcel Delaunay
adopte une technique plus académique que son professeur), ou dans le sujet
(natures mortes et paysages). Ses natures mortes sont constituées
principalement de bouquets de fleurs, thème que délaissa totalement Charles
Frechon. Ses bouquets, dressés dans un vase bien présent sur un entablement, ne
manquent jamais de caractère, devenant de plus en plus synthétiques au fil du
temps, rappelant, avec leur léger cerne noir, les principes Nabi.
Quant aux paysages, il peint certes la campagne mais pas celle des grandes
étendues de plaine où éclatent les champs de blé, ni les sous-bois traversés de
chemins qui focalisent, dans les feuilles tombées au sol, l’ensemble de la
palette solaire. Sa campagne semble plus sobre, plus rurale, dont ressort le
“portrait” de fermes et de bâtisses agricoles marqué par l’absence d’animation
humaine.
Mais,
issus de Charles Frechon, on peut vraisemblablement retenir sa passion pour
l’art sacré, quand son professeur dessinait la majesté des intérieurs de
cathédrales, ainsi que son engagement pour la sauvegarde du patrimoine
architectural et écologique.
L’historien d’art ne
discerne pas, dans la carrière de Marcel Delaunay, de périodes successives
définies, mais un impressionnisme permanent, un peu tardif certes.
Comme
nous le précisions, deux thèmes se dégagent : le paysage aratoire
(600 à 4.000€, mais pouvant culminer à 12.000€ quand il s’agit de Rouen) et les
bouquets de fleurs (300 à 3.000€).