De l’étude de la cote des œuvres sur papier de Charles ANGRAND - Les fusains

De l’étude de  la cote des œuvres sur papier de Charles ANGRAND
3 - Les fusains

Charles ANGRAND - les vaches qui se flairent - collection privée
Charles ANGRAND - les vaches qui se flairent - collection privée

Après l’étude sur les Maternités, période la plus exceptionnelle de son œuvre graphique, puis les Pastels, tournons-nous vers les fusains de Charles Angrand (1854-1926).

Après le décès en 1891 de son ami Georges Seurat, Charles Angrand a abandonné la couleur. Se retranchant dans sa région natale à Saint-Laurent en Caux, il dérive vers un art plus intérieur, fait de dessins au crayon Conté et au fusain. Charles Angrand se concentre alors vers la ligne et le clair-obscur. Les dégradés de noirs et de gris enveloppent une lumière intimiste. Concomitamment à une courte reprise de la peinture à l’huile entre 1905 et 1908, il travaille le fusain de 1905 à 1912.

Tournant le dos à l’art parisien et sa sophistication, il choisit des sujets presque exclusivement aratoires et champêtres comme en témoignent les titres donnés à ses compositions déposées lors des différentes manifestations auxquelles il participe : Paysan sciant du boisPaysan sciant des racinesBûcherons fendant des souchesLes chevauxLa voiture (acquis par Signac), Les vachesLes chèvresLes vaches qui se flairentLes scieurs de bûches

On pourrait imaginer que le trait gras du fusain retranscrit la terre riche du Pays de Caux, ses ornières boueuses, ses bovins trempés de pluie et ses paysans courbés sous le dur labeur. Les formes s’évanouissent sur le papier. La lumière est ambiante, intimiste. Elle ne détache aucun élément précisément.

Les critiques de l’époque s’en trouvent désarçonnés, et rares sont les collectionneurs.

Les feuilles présentées aujourd’hui en salle des ventes ne sont pas légion. Il faut encore bien discerner les œuvres signées (et souvent datées), des simples études, tamponnées ou non du timbre d’atelier. De 400 à 1.500€ pour les secondes selon leur degré d’aboutissement, les premières peuvent atteindre 3 à 4.000€.

Voici quelques exemples relevés ces dernières années :

-    800€ La femme au puits (étude) en décembre 2009 Piasa,

-    800€ Femme à la toilette (étude) en juin 2009 Versailles,

-    2.500€ Meule de foin (signé) en juin 2003 Tajan,

-    1.400€ Femme à la citerne (cachet d’atelier) en juin 2003 Piasa.


                                                                         Hubert Priaucey

 

Prix moyens, "au marteau", hors frais.

Sources : archives perso, ouvrage Lespinasse, Bénézit, Artprice, Auction.fr.

voir article suivant sur les Crayons "Conté"


 

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