De l’étude de la cote des œuvres de Charles ANGRAND - Les "crayons CONTÉ"

De l’étude de la cote des œuvres de Charles ANGRAND

4 - les "crayons CONTÉ"

Charles ANGRAND - Le bon samaritain
Charles ANGRAND - Le bon samaritain

Dernière étude sur l’œuvre graphique de Charles Angrand (1854-1926), les dessins au « crayon Conté » viennent pourtant comme point de départ de son œuvre graphique, comme par réaction d’amertume au brusque décès de son ami Georges Seurat, en 1891.

Et bien que cette période clôture notre série de quatre études, il ne faut en aucun cas la considérer pour autant comme la moins intéressante. Mais cette période est plus diffuse, moins encadrée dans le temps, puisqu’on peut considérer qu’elle court de 1892 à 1910, comme un fil rouge sur lequel sont apparus la série des Maternités, puis la parenthèse de la reprise de la couleur à l’huile et enfin les Fusains.

Nous avons volontairement mis à part Les Maternités (Cf.étude 1), bien que le « crayon Conté » soit également leur medium, car la recherche de la ligne parfaite, la courbe, l’arabesque sous-tend ces Maternités : « J’ai déplacé mille fois leur arabesque pour les rendre (les dessins) plus harmonieux tout en les maintenant expressifs » (lettre à FRECHON). La notion d’intériorité est évidemment présente, mais nous pouvons davantage y déceler une quête d’harmonie graphique (la ligne, la profondeur du noir et de ses dégradés).

Abandonnant la couleur en 1892, ses premiers dessins représentent des scènes intimistes encerclées d’un noir profond : La ménagère (1892), L’âtre (1892), Le cellier (1892).

Puis un regard symboliste apparaît, dû probablement à son galiériste, Le Barc de Boutteville, défenseur des Post-impressionnistes, des Nabis, des Symbolistes : L’apparition aux bergers (1894), Le bon Samaritain (1895), dans lesquels l’auréole de noir profond concourt pleinement à l’effet mystique et au recueillement. Au début du XXème siècle, notre peintre revient à sa chère campagne qui l’entoure, et au labeur qu’elle impose : Le paysan tondant sa haie (1903), Fin de moisson (1903), Les oies effarouchées (1903), Le mouton rouspéteur (1908)

En salle des ventes, ces épreuves ne sortent que rarement. Cependant, il est fort probable que les compositions signées (et souvent datées) dépasseraient la barre des 5.000€.

Voici quelques exemples relevés ces dernières années :

- 550 € Femme assise à la lecture (étude) en juin 2009 Versailles

- 4100 € Nu debout (signé) en mai 2000 New York

 

 
Hubert PRIAUCEY
  

Prix moyens, « au marteau », hors frais.

Sources : archives perso, ouvrage Lespinasse, Bénézit, Artprice, Auction.fr.

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