Interview de Valérie FOURNEYRON, Députée Maire de ROUEN

Interview de Valérie FOURNEYRON, Députée Maire de ROUEN

A la suite de ses études de Médecine à ROUEN, Valérie FOURNEYRON met ses compétences au service de la médecine du sport, tout d’abord au sein du CHU de Rouen puis au Ministère de la  Jeunesse et des Sports, où elle participe à la rédaction de la loi  de 1989 contre le dopage.

De 1984 à 1990, elle est Médecin du « Rouen Hockey Club » puis de l’équipe de France de volley-ball avant de devenir celui du « SPO Rouen Basket » jusqu’en 2004.

A partir de l’année 1995, Valérie FOURNEYRON se consacre à ROUEN d’abord en tant qu’adjointe au sport puis première adjointe d’Yvon ROBERT, et comme élue au Conseil Régional de Haute-Normandie, en charge du sport et de la culture auprès d’Alain LE  VERN.

Députée en 2007, elle devient Maire de ROUEN l’année suivante.

C’est dans son bureau de la mairie de Rouen, que Madame la Députée Maire nous reçoit ce vendredi 3 juin 2011.


Pierre BUYCHAUT : Vous avez été Vice-Présidente du Conseil Régional de HAUTE NORMANDIE, chargée de la Culture ; comment percevez-vous ce mouvement pictural de l’Ecole de ROUEN ?


Valérie FOURNEYRON : Avant de m’engager en politique, je connaissais déjà, à titre personnel, l’Ecole de ROUEN.

Le poste qui m’a été confié au sein du Conseil Régional, m’a permis de mieux appréhender ce Mouvement Pictural de la fin du XIXème, dont j’ai pu admirer de nombreuses toiles au Musée des Beaux-Arts de ROUEN, notamment lors de la grande rétrospective de Charles FRECHON en 2008, un moment magnifique !

Voir Charles FRECHON décrire ROUEN, c’est un plaisir intime quand toute mon histoire familiale est écrite sur la commune.


PB Et Normandie Impressionniste de 2010 ?


VF : J’ai pris encore plus de plaisir au moment de l’exposition ʺ une ville pour l’Impressionnisme : Monet, Pissarro et Gauguin à Rouen ʺ au musée des Beaux-Arts.

Quelle fierté pour le maire de Rouen de voir ainsi sa ville mise en valeur, l’École de sa ville reconnue et valorisée comme un courant artistique majeur, et de pouvoir prendre part, en tant que spectateur, au dialogue qui s’établit entre les peintres de l’École de Rouen et les grands maîtres internationaux. Je me suis rendue plusieurs dizaines de fois à cette exposition, et je pourrais vous dire à quelles places les tableaux de chaque peintre de l’Ecole de Rouen étaient accrochés, comme L.J. LEMAÎTRE après le Jardin des Sculptures ou Charles FRECHON juste avant les Cathédrales de MONET.


PB : Y-a-t-il un artiste ou une œuvre qui vous émeuve plus particulièrement ?


VF : En fait, deux ! ʺLe mulonʺ de Charles Frechon  (HST coll. part.) et ʺLe Pont Corneilleʺ de L.J. LEMAÎTRE (HST Musée de Louviers). 

Léon-Jules LEMÂITRE - Le Pont CORNEILLE - HST Musée de LOUVIERS
Léon-Jules LEMÂITRE - Le Pont CORNEILLE - HST Musée de LOUVIERS

Je retrouve dans ce ʺ Pont Corneille ʺ le cœur de mon projet pour ROUEN et pour les Rouennais : la réappropriation de notre fleuve, la Seine et de nos quais. La série des Ponts de PISSARRO, mon coup de cœur impressionniste de l’été, décrit très bien toute cette vie qui régnait autour de la Seine, toutes les activités qui s’y déroulaient.

Rien à voir avec aujourd’hui, même si les quais rive droite ont été réhabilités et revivent. C’est pour cela qu’avec mon équipe nous avons à cœur de réaménager également les quais de la rive gauche, ce qui sera fait dans les trois ans qui viennent.

Alors nous verrons les Rouennais revivre autour du fleuve, comme au temps de LEMAÎTRE et PISSARRO !


PBCette ‘Ecole’ est-elle, à votre avis, assez reconnue aujourd’hui hors de ROUEN?


VF : Plus de deux millions de touristes viennent à ROUEN chaque année. Mais il est vrai que les enjeux culturels sont encore très parisiens. Mais je pense qu’il faut que nous soyons assez forts, assez attractifs, que nous osions pour faire venir touristes, signatures et décideurs à ROUEN ! Et c’est possible, puisqu’à l’occasion du Festival Normandie Impressionniste nous avons fait venir l’été dernier 500.000 visiteurs, un public international, et des critiques et journalistes du monde entier.


PB : Avez-vous déjà, pour le festival 2013, un projet d’envergure comme le Jardin Suspendu sur le Pont Boieldieu de Arne QUINZE en 2010 ?


VF : Je vais continuer à introduire l’Art Contemporain dans l’espace public, de placer de la modernité dans la culture urbaine. Nous allons créer chaque année un ʺ Rouen Impressionnée ʺ, pour entretenir et perpétuer ce dialogue entre patrimoine historique, environnemental et Art Contemporain. Un dialogue qui est invité à prendre différentes formes : picturale, musicale ou même celle du spectacle vivant comme avec ʺ La Liturgie Équestre ʺ de BARTABAS présentée à l’Abbatiale St-OUEN en 2009, ou avec ʺ Les Bulles d’Oxygène », le travail sur la photosynthèse réalisé par Shigeko HIRAKAWA l’été dernier au Jardin des Plantes.

Dès septembre 2011, nous convierons les artistes rouennais à sortir leurs œuvres de leurs ateliers, afin de confronter leurs travaux avec l’histoire patrimoniale de notre cité. Puis l’année prochaine, nous confierons un lieu public à un artiste contemporain.

Ainsi le dialogue ʺ ROUEN monuments et art contemporain ʺ se fera, dans une alternance « intérieur-extérieur ». Autre exemple : nous avons confié avec le soutien de la société FERRERO une commande publique à l’artiste Laurent SAKSIK dans les jardins de l’avenue PASTEUR, en hommage à Aimé CÉSAIRE et à son combat pour la négritude.

 

Propos recueillis par Pierre BUYCHAUT



Partagez cet article:  

Articles similaires: